[Paroles de "Les poissons morts" ft. Scylla]
[Intro]
Comment peut-on mettre notre imagination en action si on n'arrête pas de nous fournir des images tout le temps et partout ?
Croire délibérément aux mensonges qu'on nous assène au quotidien
[Couplet 1 : Furax Barbarossa]
Ils t'ont juré qu'pour être un homme fallait une gueule sur un corps de rêve
Des bras, des pecs', une queue, qu'il ne faut qu'un vainqueur sur la corde raide
Ne pas laisser voir les anciens vendre le miel à prix d'or
Moi, j'suis un chien, les poings de mon père ne m'ont rien appris d'autre
Paraît qu'un homme qui s'respecte, c'est l'premier à taper
C’est l'premier qui s'fait la belle et c'est l'dernier attrapé
Ça doit faire de l'oseille, ça roule en RS
Presque mourant parce que les mauvais sont sans lovés, savourant les restes
Hein ?! Tu les entends, pas vrai mon zinc' ?
Ils disent qu'un homme qui est rampant n'en est pas vraiment un
Que les larmes coulent qu'sur la joue des pédales
Puis ils te diront d'remplir ta gourde d'alcool et toute la journée d'bédave
Pas croire la voyante qu'a vu la paix dans la boule
Et qu'on peut faire d'une femme, une chatte miaulante en lui pétant la bouche
Mal, violent, face au vide, capable, espérer, saute
Puisqu'ils t'ont dit qu'faire de la cabane fait gagner l'respect des autres
[Refrain 1 : Furax Barbarossa]
Ne les entends que d'une oreille, ces tristes propos
Tu n'as besoin ni de leurs rêves, ni de l'air qu'ils te proposent
Malheur, alors t'as loupé la pomme ?
Mon frère, nique la leur, ta route est la bonne (Eh ouais)
Ne les regarde que d'un œil, ces piètres images
Tu n'as besoin ni de leur gueule, ni leur faire presque aussi mal
Prince de la mode, sous-fifre du vent, roi du vide
Y a qu'les poissons morts qui suivent le courant, toi, tu vis
[Interlude]
Je dois absolument être belle, je dois faire de la chirurgie esthétique et puis je dois être super mince, célèbre, habillée à la mode
[Couplet 2 : Furax Barbarossa]
Ils t'ont juré qu'pour être une femme faut d'la classe et la peau mate
S'entraîner d'vant la glace, à mériter sa place, apprendre à bien passer la pommade
Qu'il faut le boule à Shy'm, les cheveux de la pub
Qu'ils disent : "Vous rasez-vous la chatte et je veux de la pute"
Qu'à la maison, le prince charmant va ménager les coups
Et qu'tu ne t'occuperas de lui qu'entre le ménage et les courses
Chut, tête baissée, sœurette, tu rêvais d'Sorbonne et d'étoiles, c'est fou c'qu'il te manque
Ce rêve, on t'a dit : "Sois bonne et tais-toi", c'est tout c'qu'il demande
Paraît qu'une femme qui s'respecte vit dans l'ombre de l'homme
Reste belle, paraît presque bête quand il montre de l'or
Baise, perds des kilos pour lui plaire ou perds ce type
Dis au minot qu'c'est la der', à la guerre son père se tire
Voilà pourquoi la femme est faite, à reculer, apeurée
Paraît qu'la vie n'aime pas les faibles et qu'elle veut plus la pleurer
Qu'en France, une femme est violée toutes les deux heures
Trouver les chiffres ou trouver les schmits ne sert à rien mes sœurs, faut courber l'échine
[Refrain 2 : Furax Barbarossa]
Ne les entends que d'une oreille, ces tristes propos
Tu n'as besoin ni de leurs rêves, ni de l'air qu'ils te proposent
Malheur, alors t'as loupé la pomme ?
Ma sœur, nique la leur, ta route est la bonne (Eh ouais)
Ne les regarde que d'un œil, ces piètres images
Tu n'as besoin ni de leur gueule, ni leur faire presque aussi mal
Prince de la mode, sous-fifre du vent, roi du vide
Y a qu'les poissons morts qui suivent le courant, toi, tu vis
[Interlude]
Les jeunes hommes de ce pays sont persuadés que les femmes sont des putes, des choses bonnes qu'à être baisées, tabassées, qu'on doit leur chier dessus et les humilier
C'est le plus grand holocauste commercial de tous les temps. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année, pour le reste de notre vie ! Les puissances en place travaillent chaque minute à nous abrutir jusqu'à notre fin ! Pour nous défendre contre ce système, nous devons apprendre à lire, à stimuler notre imagination, à cultiver notre propre conscience
[Couplet 3 : Scylla]
Ils font de toi du plancton, mais te font croire que t'es un gros poisson
Que t'as mis l'cap vers l'océan, mais ils te trimbalent dans un pauvre flacon
Ne t'étonnes pas d'un jour, t'réveiller dans un bocal, ou pire, en train de flotter dans leur potage
Mais trop tard, t'es c't'otage, apprenti de leurs belles idées
Ça met d'la merde dans tes branchies puis ça t'ordonne de respirer
Ça devrait faire dresser les écailles comme on t'escorte, à planter par toi-même, une tes propres arrêtes en pleine gorge
Oui, j’entends qu'tu parles de rêves, mais ce n'sont que des mots
C'est peut-être une question d'ego, tu n'fais qu'répéter ceux des autres
Je ne sais pas, mais s'il te plaît, gros, prétends pas savoir c'qu'est la haute mer en connaissant par cœur le monde de Némo
T'as même plus l'cran d'l'admettre, ils ont fait d'toi ce poisson-clown depuis qu'ils t'ont fait voir les dents d'la mer
Depuis, tu veux toi-même t'enfermer dans un bocal, ou pire, t'irais même sauter dans leur potage
[Refrain 3 : Scylla]
Ils te veulent dressé, ivre, planqué comme la plupart
Blessé, triste, ventre vers la surface
Nageoires au sol en train de mendier l'droit d'survivre
Y a qu'les poissons morts qui suivent le courant, toi, tu vis
Dressé, ivre, planqué comme la plupart
Blessé, triste, ventre vers la surface
Nageoires au sol en train de mendier l'droit d'survivre
Y a qu'les poissons morts qui suivent le courant, toi, tu vis